Ariane Llor
intervistata da Massimo Rolandi

La prima domanda è quasi inevitabile per tutti i nostri ospiti che non sono di origine armena: come hai cominciato a interessarti a questa tradizione musicale e, più in generale, a questa cultura? Che cosa vi trovi di particolarmente interessante?
Il mio primo approccio con la musica armena è avvenuto grazie al compositore Khachaturian e in particolare grazie al suo Trio per Violino, Clarinetto e Piano. Verso i 18 anni ho collaborato per un certo tempo con una compagnia di danza di carattere. Alla direttrice artistica della compagnia, Nadejda Loujine, piaceva molto coreografare danze armene, e per fare ciò usava delle musiche splendide (che però davano grossi grattacapi alle ballerine quando si trattava di contare…!).

Ricordo benissimo i superbi costumi che si era procurata direttamente in Armenia. Era abbastanza vicina alla Jeunesse Arménienne, e così ho assistito a una delle loro rappresentazioni al Casino de Paris.
Più recentemente, è stato grazie alla “benedizione” della mia amica Saténik Shahazizyan e al progetto Comabbio racconta l’Armenia che ho avuto l’opportunità di tuffarmi in profondità in questo repertorio e di interpretarlo. E ne sono entusiasta! Le melodie sono magnifiche, i ritmi mi ossessionano, quanto all’armonia più la scopro e più la apprezzo. E poi Saténik, rivelando il suo talento di narratrice, mi spiega le parole, le storie e le tradizioni. È come se fosse l’inizio del mio viaggio, e ora ho una gran voglia di andare laggiù. E poi – guarda un po’ – l’insegnante di piano di mio padre, durante la sua infanzia in Messico, era armena. Non è già qualcosa…?
Fra le opere della tradizione musicale armena che ci presenterete a Comabbio, quali sono le tue preferite? Per quali motivi?
Ovviamente mi piacciono tutte! Ma se devo scegliere, direi forse Kele Kele: è così calma, contemplativa, luminosa. Per l’allegria, invece, Al ayloughs, così piena di energia, di vivacità. Del resto, non ho dubbi che il nostro repertorio possa continuare ad ampliarsi, e che molte altre opere attendano di essere scoperte.
Sai suonare qualcuno degli strumenti a fiato della tradizione armena? Quali sono le principali difficoltà che pongono?
Purtroppo no. Confesso di avere già provato a soffiare per po’ in un duduk, con fatica e scarsi risultati. Mi ci vorrebbe più tempo per arrivare a saperlo suonare. E soprattutto ci vorrebbero i bei paesaggi delle montagne armene…
Ci puoi parlare di qualche tuo progetto, desiderio o sogno per il futuro? Ce n’è qualcuno che riguarda la musica armena?
Ho l’intenzione di proseguire i miei studi alla Hochschule Monaco di Baviera, pur continuando a dedicarmi al massimo ai vari progetti che mi vengono di volta in volta proposti. Il prossimo è uno spettacolo con due danzatrici di tessuti aerei. Sono felice di avere ricevuto da Saténik una tale iniziazione alla musica armena e desidero davvero conservare la ricchezza che mi ha trasmesso. Spero di avere numerose occasioni di suonarla e di farla scoprire a mia volta.
Version française
La première question est presque inévitable pour tous nos invités qui ne sont pas d’origine arménienne: comment avez-vous commencé à vous intéresser à cette tradition musicale et, plus généralement, à cette culture? Qu’est-ce que vous y trouvez de particulièrement intéressant?
Ma première approche de la musique arménienne eût lieu grâce au compositeur Katchaturian, musique classique donc, notament son trio pour violon clarinette et piano. Vers 18 ans j’ai intégré un moment une compagnie de danse de caractère. La directrice artistique, Nadejda Loujine, aimait chorégraphier des danses d’Arménie et utiliser de magnifiques musiques (qui pourtant donnaient de la peine à compter aux danseuses…!) Je me rappelle très bien des costumes superbes qu’elle s’était procurée, directement en Arménie d’ailleurs. Elle était assez proche de la Jeunesse Arménienne, et j’étais allée assister à l’une de leur représentation au Casino de Paris. Ensuite, c’est par la bénédiction de mon amie Saténik, et de ce projet de musique à Comabbio que j’ai eu l’opportinuté de plonger véritablement dans ce répertoire et de l’interpréter. J’en suis ravie ! Les mélodies sont magnifiques, les rythmes ne me laissent pas tranquille, je découvre et je savoure l’harmonie. Et puis, Saténik révèle ses talents de conteuse, elle m’explique les paroles, les histoire et les traditions. C’est le début de mon voyage, j’ai tellement envie d’y aller maintenant ! Et sinon -quelle coïncidence- il se trouve que la professeur de piano de mon père, dans son enfance à Mexico, était arménienne. Est-ce que ça compte ?
Parmi les œuvres de musique traditionnelle arménienne que vous allez présenter à Comabbio, quelles sont celles que vous préférez? Pour quelles raisons?
Bien sûr je les aime toutes ! Mais s’il fallait choisir, peut-être Kele Kele, elle est si apaisée, contemplative, lumineuse. Pour faire la fête, Al Aylourghs, il s’y dégage une telle énergie, une telle vivacité ! Aussi, je ne doute pas que notre répertoire puisse continuer à s’élargir, et que plein d’autres oeuvres attendent que je les découvre.
Savez-vous jouer de quelques instruments à vent traditionnels arméniens? Quelles sont les principales difficultés techniques à affronter?
Malheureusement non. Je confesse avoir déjà essayé de souffler cinq minutes dans un doudouk, à grand peine et sans grand succès. Il me faudrait davantage de temps pour pouvoir en jouer, et surtout, être entourée des plus beaux paysages de montages arméniennes…
Pouvez-vous nous parler de quelques projets, désirs, rêves pour le futur? Est-ce qu’il y en a quelques-uns qui concernent la musique arménienne?
Je compte poursuivre mes études à la Hochschule de Munich, tout en m’investissant un maximum dans les projets qui me seront proposés, aussi divers soient-ils. Le prochain concerne un spectacle avec deux danseuses de tissu aérien. Je suis ravie d’avoir reçue de Saténik une telle initiation à la musique arménienne et je souhaite sincérement préserver cette richesse qu’elle m’a offert. J’espère avoir de nombreuses occasions de la jouer et de la faire découvrir à mon tour.